Trajet sur la route de Bonheur La route coloniale 4C, appelée route de Bonheur relie la ville
Ha Giang à ses districts : Quan Ba, Yen Minh, Dong Van et Meo Vac avec des milliers des virages en lacets entre des abîmes et des falaises. Elle a été construite à l’époque de l’Indochine française par les jeunes volontaires venant des provinces du Nord : Tuyen Quang, Phu Tho, Yen Bai… Les travaux, lancés en 1959 et a été mis en service en mars 1965.
Les jeunes volontaires lors de la construction de la route de Bonheur A Yen Minh, en visitant la stèle qui a été érigée en la mémoire des ouvriers morts lors de la construction de la route Hanh Phuc (route du Bonheur), nous avons eu la chance de rencontrer Mr Pham Quang But qui a participé à la construction et maintenant responsable de garder « les sommeils » de ses anciens camarades. Il nous a raconté des histoires touchantes qui nous permettraient de sentir à quel point les difficultés rencontrées étaient grandes : ils ont dû se suspendre sur les éperons rocheux, vivre dans des conditions très précaires parfois sans eau et avec des températures très basses en hiver…Des houes, des pelles, des mines à la main et des cordes pour suspendre sur les falaises dangereuses, après seulement 6 ans, la route longeant la frontière avec la Chine sur 200 km s’est achevée. La route est connue sous le nom « Route de Bonheur » parce qu’elle permet la communication entre les habitants locaux et facilite les transferts du centre aux régions reculées.
La maison du roi Meo à Sa Phin, Dong Van, Ha Giang, Vietnam Adieu à Yen Minh, en parcourant la route, nous entrons dans le
Plateau des rochers calcaires Dong Van, reconnu comme membre du Réseau global des parcs géologiques (GGN). Le plateau calcaire Dong Van est devenu le premier parc géologique du Vietnam et le deuxième de l’Asie du Sud-Est. Avant la construction de la route de Bonheur, la région de Quan Ba à la frontière avec la Chine a été séparée avec celle du Delta par la Porte du Ciel. Toute la région montagneuse Ha Giang avant la Révolution d’Août était le pays du roi Meo, Vuong Chi Duc (1865-1947). Situé dans la commune de Sa Phin, à 14km de petite ville Dong Van, le palais –forteresse désigne le pouvoir et la richesse du roi Meo. Sa nièce de la 4ème génération, Vuong Thi Cho, nous a guidés en présentant sa biographie, l’histoire et l’architecture du palais. La construction du palais a commencé en 1920, a duré 8 ans et a coûté environ 150,000 pièces d’argent. La résidence couvre environ 1.200m2, ses murs sont en pierre verte, chacun de 60-80 cm d’épaisseur et de 2,5 à 3m de haut. La résidence reflète l'architecture de la dynastie des Qing (Chine) et les motifs des Mong. Les matériaux de construction comme pierres vertes, bois Cunninghamia et tuiles yin-yang sont liés harmonieusement.
Couleur du Plateau Calcaire Le marché Meo Vac, Ha Giang, Vietnam A côté du gris et de la grandiose du plateau calcaire, les costumes colorés des ethnies minoritaires nous attirent. Les jeunes filles Mong, Dao, Tay, Lo Lo,… portent des robes traditionnelles et colorées alors que les costumes des garçons sont marqués par des chapeaux avec motifs et des instruments traditionnels : Khen, … Leurs paroles ainsi que leurs sourires au milieu des montagnes raccourciraient le chemin au marché.
Il fallait du soleil quand nous sommes montés au
col de Ma Pi Leng, l’un des quatre plus hauts cols du Nord du Vietnam (col d’O Quy Ho, col de Khau Pha et col de Pha Din). Selon la langue locale, Ma Pi Leng se signifie « le nez du cheval » parce qu’avant les années 1958, un bon cheval devait prendre difficilement son souffle en passant par le col, même ne pouvait le passer. A 2000 mètres d’altitude, il s’agit du toit du parc géologique du plateau calcaire de Dong Van, offre des vues spectaculaires sur les vallées parsemées de champs de chanvre en terrasse, sur les maisons sur pilotis des Hmong et Dao. Du sommet, la rivière Nho Que et la route du Bonheur sont semblables à des filets très minces serpentant des montagnes verdoyantes.
Sur la route du Bonheur menant à Dong Van, on tombe parfois sur des groupes d’enfants ethniques qui s’amusent ou portent des hottes sur le dos. Malgré la pauvreté des habitants vivant à l’extrême région Nord du pays, les germes de Bonheur s’épanouissent dans les roches : le vert des rizières en terrasse et des champs de maïs, la couleur colorée de marché ethnique…nous sommes heureux de ces spectacles.